Les camps de Tindouf doivent cesser de faire l’exception en matière d’enregistrement (M. Aujjar)
Les camps de Tindouf doivent cesser de faire l'exception en matière d’enregistrement, un outil indispensable de protection permettant de lutter contre le détournement de l’aide humanitaire, a affirmé l’ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, Mohamed Aujjar.
S'exprimant jeudi devant la session du Comité permanent du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), M. Aujjar a souligné que "l'absence d'enregistrement des réfugiés les condamne à vivre dans une situation d’incertitude juridique, dépendant de l’assistance et exposés à des risques de protection, y compris à l’exploitation et l’esclavage".
L'ambassadeur a salué l’engagement du HCR pour l'élargissement de l’enregistrement biométrique dans plusieurs pays hôtes des réfugiés en vue de l’établissement d’un système biométrique standard universel en la matière.
Ce système d’enregistrement devrait s’appliquer à toutes les situations de réfugiés, sans restrictions de la part des pays hôtes, a-t-il insisté, faisant observer que l’enregistrement demeure un outil indispensable de protection permettant de lutter contre le détournement de l’aide humanitaire.
Les pays hôtes ainsi que les acteurs humanitaires, y compris les partenaires d’exécution sur le terrain, assument la responsabilité première d’éviter le détournement de l'aide avant même qu’elle n’atteigne les populations nécessiteuses, a-t-il affirmé.
M. Aujjar a rappelé que dans les camps de Tindouf, le détournement de l’aide humanitaire a été dévoilé par un rapport de l'Office européen de lutte anti-fraude (OLAF). Le détournement de l’aide humanitaire, a-t-il ajouté, a également fait l’objet d’une résolution adoptée par le Parlement européen, le 29 avril dernier.
Cette résolution met l’accent sur la nécessité de réévaluer l’aide de l’UE et de l’adapter aux besoins réels des populations des camps de Tindouf et de veiller à ce que les responsables algériens ou sahraouis incriminés par le rapport n’aient plus accès à l’aide financée par les contribuables européens, a-t-il précisé.
Il a en outre fait remarquer que si la protection demeure une préoccupation majeure du HCR, le succès de cette mission humanitaire est tributaire du degré d’engagement et de coopération des pays hôtes.
"Nous appuyons l'approche de l'Etat de droit permettant aux réfugiés un accès équitable aux services sociaux de base tels que l'éducation, la santé ainsi que l'accès au marché du travail et à la libre circulation à l'extérieur des camps", a-t-il poursuivi.
L’ambassadeur a dans ce contexte rappelé la récente organisation au Maroc de la réunion thématique du processus de Rabat sur l'asile et la protection internationale à l’initiative conjointe du Royaume du Maroc et du Royaume d'Espagne, Cette réunion avait pour objectif de discuter des voies et moyens susceptibles de renforcer les systèmes nationaux de protection en vue d'une meilleure coopération au sein de la région du processus de Rabat.
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