Le Mali accuse le Polisario d'utiliser son territoire pour des enlèvements et trafic de drogue (AFP)
Le Mali "prend ses distances" avec le Polisario, l'accusant notamment d'"utiliser son territoire pour des enlèvements et trafic de drogue et soupçonnant des Sahraouis de collusion avec Al-Qaïda au Maghreb", rapporte, mardi, l'Agence France Presse (Afp).
Le Mali est "en colère contre le Polisario", a indiqué une source proche du gouvernement malien, citée par l'agence.
Depuis deux ans, "le Mali ne reconnaît plus de fait la RASD", tient à rappeler Moctar Diallo, professeur de Droit à l'Université de Bamako, cité par l'agence, ajoutant que le Mali estime qu'"il faut plutôt soutenir le plan de l'ONU" sur la question du Sahara.
"Deux jeunes sahraouis sont impliqués dans l'enlèvement de deux Français à Hombori" dans le nord-est du Mali, en fin novembre 2011, indique un document des services de sécurité du Mali, consulté par l’AFP.
Le document intitulé "Al-Qaïda dans les camps du Polisario", ajoute que "le Mali a également la preuve que les éléments du Polisario sont impliqués dans un trafic sous-régional de drogue".
Le document des services maliens évoque "deux Sahraouis impliqués" dans ce rapt, issus des camps de Tindouf, en Algérie, et qui "ont été séduits par la légende de Hakim Ould Mohamed M'Barek alias Houdheifa, grande figure de la filière Polisario d'AQMI", rapporte l'agence.
Selon Oumar Diakité, un responsable sécuritaire malien, "AQMI s'installe partout, en Algérie, en Mauritanie et au Mali mais (elle) a ses ramifications dans les rangs du Polisario. Des intermédiaires y ont été recrutés", poursuit la même source.
Des officiels maliens ont en outre récemment affirmé que trois Européens enlevés le 23 octobre dans des camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, l'ont été avec la complicité de la "filière sahraouie" d'AQMI, selon la même source, qui rappelle que Bamako a récemment "dénoncé l'entrée illégale" sur son territoire d'hommes armés issus du Polisario pour y tuer un homme et enlever plusieurs autres, tous accusés "à tort", selon lui, par le Polisario d'avoir participé à l'enlèvement des trois humanitaires occidentaux.
"Ca fait la seconde fois en moins de deux ans qu'ils viennent chez nous foutre la pagaille. La première fois, c'était pour une histoire entre trafiquants de drogue (2010) dans laquelle ils (éléments du Polisario) étaient impliqués", dénonce Amadou Diré, Conseiller communal à Tombouctou (nord du Mali).
Selon des observateurs, "le Polisario a cherché dans l'opération au Mali à récupérer les otages, mais surtout à montrer qu'il ne reste pas inactif contre AQMI", indique l'agence, rappelant qu'un nouvel incident est survenu entre les deux parties le soir du 24 décembre avec "le refoulement" par la sécurité malienne de huit jeunes de ce mouvement voulant entrer au Mali par le Niger.
"Ils n'avaient pas de papiers en règle. Il y a des lois à respecter au Mali surtout quand on y vient pour faire de la propagande douteuse", a déclaré à l'AFP, un officier de police malien, Moussa Koly.
Sources : le site politique du Sahara occidental :
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