Un Etat sahraoui indépendant n'est pas une option réaliste, selon d’anciens ambassadeurs américains
Cinq anciens ambassadeurs américains au Maroc ont affirmé, dans un article publié lundi sur le site "Middle East Times", qu'un Etat sahraoui indépendant ne constitue nullement une "option réaliste" pour résoudre le conflit du Sahara.
"Un Etat sahraoui indépendant n'est pas une option réaliste pour résoudre le conflit du Sahara occidental, et une véritable autonomie sous souveraineté marocaine est la seule solution réalisable", ont écrit Thomas A. Nassif, Michael Ussery, Frederick Vreeland, Marc Ginsberg et Margaret Tutwiler.
Ces cinq diplomates qui s'expriment pour la première fois ensemble sur cette question, espèrent que la nomination par le Secrétaire général de l'ONU, Ban ki-Moon, d'un nouvel Envoyé spécial pour le Sahara, permettra de poursuivre l'élan du processus de négociations actuel visant à mettre fin à ce conflit vieux de trois décennies.
"En tant qu'anciens ambassadeurs au Maroc qui suivent de prés la politique des Etats-Unis dans la région, nous sommes encouragés par le récent changement significatif dans la manière avec laquelle l'Administration aborde ce vieux conflit", soulignent ces anciens diplomates dans cet article intitulé "Un changement sismique dans la politique des Etats-Unis à l'égard de l'Afrique du Nord".
Ils rappellent que tout au long des derniers mois, le gouvernement américain a, publiquement et à maintes reprises, déclaré qu'un "compromis, sous forme d'autonomie pour le Sahara Occidental, est la seule solution réaliste et viable".
"Ces nouveaux développements créent de réelles possibilités pour mettre fin au conflit au Sahara Occidental", soulignent-ils.
Ce compromis n'est pas le fruit du hasard, tiennent-ils à expliquer en insistant sur le fait que le Maroc, "déterminé à mettre fin à ce conflit d'une époque révolue, comme l'a décrit le Roi Mohammed VI du Maroc, a fait une concession, par rapport à sa position longtemps établie, en accordant une large autonomie conforme aux standards internationaux en matière d'autodétermination".
"Cette ouverture permet au Conseil de sécurité de parrainer des négociations visant à résoudre le conflit et mettre fin à la crise humanitaire" qui affecte des dizaines de milliers de personnes dans les camps de Tindouf, au sud ouest de l'Algérie, poursuivent-t-ils.
Les cinq anciens ambassadeurs américains au Maroc rappellent en outre la présentation, le 7 avril dernier, par le Maroc de "sa proposition de compromis" et les quatre rounds de négociations sous l'égide de l'ONU, mais qui ont enregistré "peu de progrès".
Ils rappellent également la présentation par le Secrétaire général de l'ONU et de son ancien envoyé personnel, Peter van Walsum, de leur rapport sur l'état des négociations, ce qui a amené les membres de ce conseil à "opter pour +le réalisme+ plutôt que de prolonger l'impasse qui dure depuis plus de 30 ans".
"Les Etats-Unis ont joué un rôle significatif dans ce changement", écrivent-ils en rappelant la déclaration du gouvernement américain à la suite de la présentation de ce rapport dans laquelle leur ambassadeur à l'ONU, dit convenir avec l'évaluation de M. Van Walsum selon laquelle un état sahraoui indépendant n'est pas une option réaliste pour résoudre ce conflit et qu'une véritable autonomie sous souveraineté marocaine est la seule solution réalisable".
"Cette position et son élaboration ultérieure par le département d'Etat des Etats-Unis, représente un pas en avant énorme en vue d'engager les parties à résoudre finalement le conflit du Sahara Occidental", estiment-ils, en soulignant que ce changement dans la politique américaine, et la nomination prochaine d'un nouvel Envoyé personnel, "peuvent fournir l'élan nécessaire pour relever les défis qui ont jusqu'à présent embrouillé les efforts de l'ONU".
Les cinq anciens ambassadeurs rappellent par ailleurs le soutien du Congrès à l'initiative marocaine, reflété par la signature de la part de 173 députés de la Chambre des Représentants, y compris les chefs de file républicain et démocrate, et la plupart des membres de la Commission des Affaires Etrangères, d'une lettre soutenant l'initiative marocaine.
"Mettre fin au conflit du Sahara occidental a du sens pour les parties elles-mêmes", pour les populations des camps de Tindouf et les intérêts nationaux des Etats-Unis, estiment encore ces anciens diplomates selon lesquels, la résolution de ce conflit permettra également de "baliser la voie pour une coopération économique plus importante entre le cinq pays du Maghreb, une coopération tant attendue".
Ils considèrent que "la recrudescence des activités terroristes dans la région ne peut être combattue de manière effective qu'à travers de stratégies transnationales basées sur une plus grande coopération entre le Maroc et l'Algérie".
"L'Algérie doit être fortement incitée à soutenir ce changement de politique des Etats-Unis afin de soutenir nos intérêts mutuels dans la région", estiment ces cinq anciens diplomates selon lesquels, permettre aux populations des camps de Tindouf d'avoir l'occasion d'accéder à une vie normale et mettre fin à leur isolement, est un objectif qui doit être réalisé le plutôt possible.
"Ce changement dans la politique des Etats-Unis et le soutien du Conseil de sécurité font que la résolution de ce conflit relèvent du domaine du possible", soulignent-ils avant de conclure : "Nous ne devons pas gaspiller cette chance réelle pour la paix".
Thomas A. Nassif, Michael Ussery, Frederick Vreeland, Marc Ginsberg, et Margaret Tutwiler ont servi en tant qu'ambassadeurs des Etats-Unis au Maroc sous les administrations Ronald Reagan, George H.W. Bush, William J. Clinton, et George W. Bush.
Sources : le site politique du Sahara occidental :
Voir aussi : Le portail du Sahara occidental :
Le site de la culture hassanie :
Le site des villes du Sahara occidental :
Le site du développement économique du Sahara occidental:
Le site social du Sahara occidental :