Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Bruxelles accuse Alger de détournements d’aide humanitaire

    C’est un rapport daté de 2007 qui vient d’être exhumé. Il est rédigé par l’Office anti-fraude de l’Union européenne (UE) qui pointe un détournement bien organisé depuis des années de l’aide humanitaire accordée aux réfugiés sahraouis des camps de Tindouf en Algérie.

    Ce rapport se fonde sur les résultats d’une enquête menée depuis 2003. Il porte de lourdes accusations et cite les noms des personnes soupçonnées d’être les organisateurs de ces détournements, qui commencent dans le port algérien d’Oran où est opéré le tri entre « ce qui doit arriver et ce qui peut être détourné ». Sur la copie de ce rapport qu’a pu obtenir l’AFP, les noms des suspects ont été noircis.
    Interrogée jeudi 22 janvier au Parlement européen sur ce rapport rédigé en 2007, la commissaire européenne au Budget, Kristalina Georgieva, a reconnu que l’exécutif bruxellois n’avait pas jugé nécessaire de suspendre son aide et avait continué à allouer annuellement 10 millions d’euros pour les réfugiés des camps de Tindouf, administrés par le Front Polisario.
    « Surestimation des réfugiés »

    Ce rapport a été « oublié » pendant sept ans. Mme Georgieva a expliqué qu’une demande de consultation avait été refusée en 2010, et que seule l’intervention du médiateur européen en 2014 a permis de l’obtenir.
    « Une des raisons qui ont rendu ces détournements possibles est la surestimation du nombre des réfugiés et donc des aides fournies », souligne l’office anti-fraude dans son rapport. L’instance européenne reconnaît toutefois ne pas être en mesure de chiffrer le montant « trop payé » par la Commission et par ECHO, le service européen pour l’aide humanitaire.
    L’UE soutient financièrement les camps de Tindouf depuis 1975, sur la base d’une population évaluée par les autorités algériennes à 155 000 personnes. « Ni l’Algérie ni le Front Polisario n’ont accepté qu’un recensement des populations des camps soit organisé », pointe l’OLAF qui est toutefois intervenu pour ramener en 2005 l’estimation du nombre des réfugiés à 90 000.

    En savoir plus sur : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/01/23/bruxelles-accuse-alger-de-detournements-d-aide-humanitaire_4562455_3212.html